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    Elle avait l'apparence, la grâce d'un félin
    La classe d'un grand fauve dans sa carcasse d'airain
    Elle avait la grandeur, elle avait la noblesse
    Et semblait sous son poids terrasser la bassesse.
    A Paris-la-Villette elle avait son repaire
    Et pour veiller sur elle une équipe titulaire.
    C'était une des Mountain, des boeufs comme on disait
    Mais plus qu'une montagne elle était un sommet.
    Sur la voie de sortie elle attendait l'heure H
    Pour dévorer l'espace, suivie de son panache.
    Enfant j'allais en gare, quand j'en avais le droit
    Contempler la 241 A 3.
    En tête d'un expres, la machine à vapeur
    Paraissait faire la belle pour ses admirateurs
    Ce puissant mastodonte, cette masse flamboyante
    Ronronnait assoupie, sereine, indifférente,
    Au rythme saccadé de son gros compresseur
    On croyait même entendre les battements de son cœur.
    Les bielles étaient semblables aux muscles d'un pur-sang
    Qui saillaient sous la robe quand il prend son élan,
    Et par la porte ouverte découvrant le foyer
    On distinguait les flammes de l'énorme brasier.
    Au signal de départ, la machine se cabrait
    La vapeur en nuage de partout l'entourait,
    La cheminée tonnait, crachait des étincelles,
    Puis le train lentement s'ébranlait derrière elle.
    Totalement soumise à son mécanicien
    Elle allait, conquérante, loin du ciel parisien ;
    J'avais le cœur bien lourd mais c'est d'un regard fier
    Que je suivais au loin la machine de mon père.

                                                                            Maurice J. 

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    Tous ceux qui parlent des merveilles
    Leurs fables cachent des sanglots
    Et les couleurs de leur oreille
    Toujours à des plaintes pareilles
    Donnent leurs larmes pour de l’eau

    Le peintre assis devant sa toile
    A-t-il jamais peint ce qu’il voit
    Ce qu’il voit son histoire voile
    Et ses ténèbres sont étoiles
    Comme chanter change la voix

    Ses secrets partout qu’il expose
    Ce sont des oiseaux déguisés
    Son regard embellit les choses
    Et les gens prennent pour des roses
    La douleur dont il est brisé

    Ma vie au loin mon étrangère
    Ce que je fus je l’ai quitté
    Et les teintes d’aimer changèrent
    Comme roussit dans les fougères
    Le songe d’une nuit d’été

    Automne automne long automne
    Comme le cri du vitrier
    De rue en rue et je chantonne
    Un air dont lentement s’étonne
    Celui qui ne sait plus prier

    Louis Aragon,

     

     


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                            Oh ! N'INSULTEZ JAMAIS...                            

    Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe !

    Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe !

    Qui sait combien de jours sa faim a combattu !

    Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu,

    Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées

    S'y cramponner de leurs mains épuisées !

    Comme au bout d'une branche on voit étinceler

    Une goutte de pluie où le ciel vient briller,

    Qu'on secoue avec l'arbre et qui tremble et qui lutte,

    Perle avant de tomber et fange après sa chute !

    La faute en est à nous. A toi, riche ! à ton or !

    Cette fange d'ailleurs contient l'eau pure encor.

    Pour que la goutte d'eau sorte de la poussière,

    Et redevienne perle en sa splendeur première,

    Il suffit, c'est ainsi que tout remonte au jour,

    D'un rayon de soleil ou d'un rayon d'amour !

    Victor HUGO (1802-1885) 


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    La dormeuse

    Figure de femme, sur son sommeil
    fermée, on dirait qu'elle goûte
    quelque bruit à nul autre pareil
    qui la remplit toute.

    De son corps sonore qui dort
    elle tire la jouissance
    d'être un murmure encor
    sous le regard du silence.

    Rainer Maria RILKE   (1875-1926)
    peinture

    Bernard de Gironde

    geniavegas

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    اقْرَأْ كِتَابَكَ كَفَىٰ بِنَفْسِكَ الْيَوْمَ عَلَيْكَ حَسِيبًا
    "Lis ton écrit. Aujourd'hui, tu te suffis d'être ton propre comptable"
    Le Coran, Surat "Al-Isra" 17:14 

     


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    "بسم الله الرحمن الرحيم "إنه من سليمان وإنه بسم الله الرحمن الرحيم
    Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Elle vient de Salomon; et c'est : "Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 


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    Donne-moi la flûte et chante

    Donne-moi la flûte et chante
    Car le chant est le secret de l’existence
    Et le sanglot de la flûte survivra
    Quand aura péri, l’existence

    As-tu comme moi fait de la forêt ta demeure et déserté les palais
    Suivi les rivières et escaladé les rochers
    T’es-tu purifié de parfum et imprégné de lumière
    As-tu bu le nectar de l’aube dans des coupes sans corps

    Donne-moi la flûte et chante
    Car le chant est le secret de l’existence
    Et le sanglot de la flûte survivra
    Quand aura péri, l’existence

    T’es-tu comme moi posé le soir dans les bras de la vigne,
    caressé par des grappes en or,
    T’es-tu la nuit couché sur l’herbe et couvert du ciel,
    Oubliant le passé et ignorant le futur

    Donne-moi la flûte et chante
    Car le chant est l’essence des roses
    Et le sanglot de la flûte survivra
    Quand aura disparu, la flamme de l’existence

    Donne-moi la flûte et chante
    Et oublie mal et remède
    Car les hommes sont des lignes, mais écrites avec de l’eau.

     

     


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    Par mon oreille,  je voyais la beauté des sentiments de ma bien-aimée qui me détournaient de l'essence même de son discours; les joyaux de ses sentiments prenaient corps en une musique, celle de la voix de l'âme.

    La musique est en effet le langage des âmes, et les mélodies sont des brises suaves qui font vibrer les cordes du cœur. Elle est ces subtils doigts qui frappent a la porte des sens et réveillent la mémoire qui exhume alors des événements forts de son passé que les nuits avaient ensevelis.

    Elle est ces subtiles mélodies qui, si elles sont tristes, rappellent, a fleur de mémoire, des souvenirs d'instants tragiques, ou, si elles sont joyeuses, des souvenirs de moments de sérénité et de réjouissance.
    C'est un ensemble de sons mélancoliques que tu entends et qui te retient pour remplir ta poitrine de tourments et te montrer le spectre de la misère.
    C'est une composition de mélodies joyeuses que tu perçois et qui te vont droit au cœur pour danser gaiement et avec égarement.
    C'est la vibration d'une corde qui pénètre tes oreilles, portée par les ondes de l'éther pour ressortir de tes yeux en une larme ardente provoquée par le tourment de l'éloignement d'un être aimé ou par de douloureuses morsures du destin. Il se peut également qu'elle ressorte d'entre tes lèvres en un sourire qui est, en vérité, l'insigne du bonheur et du bien-être.
    La musique est un corps fait de dernier soupir, dont l'âme est faite de souffle et l'esprit est fait de cœur.

     

                                            Khalil Gibran

    La musique

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    J’écoute Istanbul, les yeux fermés…

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés
    D’abord souffle un vent léger ;
    Il ballotte peu à peu
    Les feuilles dans les arbres ;
    Au bout du monde, bigrement au bout du monde
    Les clochettes des porteurs d’eau ne s’arrêtent jamais ;
    J’écoute Istanbul les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul les yeux fermés ;
    Les oiseaux passent
    Des hauteurs, de nuées en nuées, de cris en cris ;
    Les filets sont retirés dans les bordigues
    Les pieds d’une femme touchent l’eau
    J’écoute Istanbul, les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés ;
    Le bazar est empli de fraîcheur
    Mahmut Pacha est animé
    Les cours sont remplies de pigeons
    La voix du marteau vient des docks ;
    Les odeurs de sueur au vent du beau primptemps
    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés ;
    L’ivresse d’anciens mondes en tête,
    Une maison de rivage avec de sombres hangars à bateaux
    Les vents du sud ouest sont tombés dans un bruissement intérieur
    J’écoute Istanbul les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés;
    Une jeune fille aguicheuse d’une beauté provocante passe sur le pavé.
    Les blasphèmes, les chants, les chansons, les jets de mots.
    Une chose tombe de ses mains à terre ;
    Cela doit etre une rose;
    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés;
    Un oiseau s’évertue à tes pieds.
    J’ignore si ton frond est chaud
    J’ignore si tes lèvres sont humides
    Une lune blanche nait au milieu des pignons ;
    Je comprends les battements de ton cœur ;
    J’écoute Istanbul.

    ORHAN VELI

     

    J'écoute Istanbul

      

    J’écoute Istanbul

    J'écoute Istanbul


     

      

      

    Photo de Lizakari Lizakari. 

    Clic pour vérifier

     


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     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

    Dans le cadre des Designer's Days, l’atelier de Delacroix est revisité par l'architecte et décorateur Bruno Moinard, qui a imaginé un mobilier inspiré par les couleurs et les formes du peintre.

     Musée Eugène Delacroix

    portait de Delacroix par Alphonse Charles Masson.

     Musée Eugène Delacroix

    poteries marocaines ramenées lors de son voyage au Maroc en 1832

     Musée Eugène Delacroix

    La Madeleine dans le désert de Delacroix

    tableau préféré de Baudelaire. 

     
    abazakaria
     

     

     Musée Eugène Delacroix

    .Eugène Delacroix (1798-1863) - Fresque : Bacchu

    Petite luth à manche marocain

     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

    palette du peintre

     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

     

     
    abazakaria
     

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    Figure de la peinture française

     Musée Eugène Delacroix 

    Ferdinand-Victor-Eugène Delacroix, né le 26 avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice (Seine), mort le 13 août 1863 à Paris, est un peintre majeur du romantisme en peinture, mouvement arrivé en France au début du XIXe siècle.

    Comme son nom l’indique, le musée Eugène Delacroix est consacré au peintre éponyme. Situé au cœur de Saint-Germain-des-Prés, il occupe l’atelier, le jardin et une partie de l’appartement habité par l’artiste de 1857 jusqu’à la fin de sa vie.
    Ce cadre intimiste recèle une sélection de peintures, de pastels, d’esquisses préparatoires mais aussi de lettres et de photographies de ses proches ; ce qui permet de plonger dans l’univers d’un des plus grands peintres français du XIXe siècle

     Musée Eugène Delacroix

     Musée Eugène Delacroix

    l'atelier de Du peintre donnant sur son jardin au coeur de Paris


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