• Bonheur lucide


      

    J'avais le souvenir d'ineffables aurores,
    De ruisseaux cascadants cachés dans les vallons,
    De pourpres archipels et de grèves sonores
    Que visitent les flots crêtes et les hérons.

    Je gardais le sourire accueillant des pinières
    Qui filtrent le soleil dans leur dôme verni.
    J'avais en moi des horizons où les rivières,
    Dévalant des hauteurs, coulent vers l'infini.

     

     

     

    Et lorsque je voulus m'exprimer, ô Nature,
    Je trouvai ma pensée unie à ton décor,
    Fondue en toi, plus souple, harmonieuse et pure
    Et sachant se parer de symboles et d'or.


    Ce n'étaient, cependant, que des baisers rapides
    Ces révélations de formes, de couleurs ;
    Je passais, tu venais me ravir, mais stupide
    J'allais chercher au loin des plaisirs tapageurs.

     

     

     


    Aujourd'hui l'art m'a fait abandonner la hâte
    De voir ce qui m'attend au terme du chemin.
    Et chasse de mon cœur l'accoutumance ingrate
    D'assujettir le jour présent au lendemain.

    Libre, je viens à toi. Nature qui m'appelles.
    Déjà mes pas, froissant le trèfle, ont dégagé
    L'odeur d'après-midi vaguement sensuelles.
    Je m'enivre de paix riante et d'air léger.

      

     

     

    La lumière éblouit l'esprit et l'étendue.
    Les montagnes, là-bas, où finit le lac bleu,
    Avec les bois distants en chaîne continue,
    Font un cirque parfait, d'un dessin fabuleux.
    Des arbres espacés monte le chant des grives.
    La beauté de ce jour en moi trouve son nid,
    Et semble une caresse ancienne que ravive
     Un cœur infiniment lucide et rajeuni. 

    Alphonse Beauregard.

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •   


    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Où que vous soyez, et quoi que vous fassiez,

    soyez dans l'amour.

    Lorsque vous cherchez l'amour de tout votre coeur,

    vous trouverez qu'il fait écho à travers l'univers.

    Rûmi

     

     

     

     


    1 commentaire
  •  

     

    Je serai jardinier

     

    Je serai jardinier, de beaux arbres, j’en planterai.

    Avec le soleil, je me lèverai.

    Je ne me ferai aucun souci

    que de mes fleurs à entretenir.

    Toutes mes fleurs soigneusement greffées

    deviendront mes bien-aimées.

    Tant pis, si elles sont des orties,

    elles seront mes fleurs authentiques.

    Je boirai du lait et je fumerai,

    de ma renommée, je m’en préoccuperai,

    je ne me mettrai pas en danger,

    je me serai déjà planté.

    Il nous en faut, oh, et comment,

    à l’ouest et au soleil levant –

    s’il doit mourir ce monde,

    qu’il ait des fleurs à sa tombe.

    Avril 1925.

    Attila József

     

     

    4360286_f67a09637c4f (88x44, 2Kb)

    4360286_RramoCkiPotPELEiEtEizEiEjEa (127x26, 1Kb)

     


    1 commentaire
  •  



    Le chat


    Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
    Retiens les griffes de ta patte,
    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
    Mêlés de métal et d’agate.

    Lorsque mes doigts caressent à loisir
    Ta tête et ton dos élastique,
    Et que ma main s’enivre du plaisir
    De palper ton corps électrique,

    Je vois ma femme en esprit. Son regard,
    Comme le tien, aimable bête
    Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

    Et, des pieds jusques à la tête,
    Un air subtil, un dangereux parfum
    Nagent autour de son corps brun.

    Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

     

    рамочка от Любаши****


    2 commentaires
  •  

     

     

    Le lit à baldaquin se répand en Algérie, dès la domination ottomane


    1 commentaire
  •  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    1 commentaire

  •  

    1 commentaire
  •  



     


      

     


    2 commentaires
  •  

     

           

     


    votre commentaire
  •  

     

       ECRIRE ici

     


    votre commentaire
  •  

     

    J'ai rêvé de toi

     

    Ton image est restée gravée dans ma mémoire
    J'ai voulu t'échapper, te sortir de ma vie
    Mais partout où je vais je ne pense qu'à toi
    Et pourtant tu ignores combien je suis épris…
     
    Ta démarche si légère hypnotise mon regard.
    Tes longs cheveux qui flottent soulevés par le vent
    Et dansent sur tes épaules accentuant le charme
    D'une auréole dorée venue d'un autre temps…
     
    J'aime ton sourire qui éclaire ton visage
    Et le son de ta voix qui fait vibrer mon cœur,
    Comme le chant d'une sirène. Il faut que je reste sage
    De peur que je succombe devant tant de splendeurs
     
    Ton regard si profond a pénétré mon âme
    Tes yeux pleins de lumière ont changé toute ma vie
    J'aime ton beau décolleté qui rempli mes fantasmes
    Tes dents blanches éclatantes qui illuminent mes nuits
     
    Un jour tu es venue dans mon jardin secret
    Sous une pluie de roses, par des chemins fleuris,
    Tu m'as donné ta main et un baiser discret…
    Mais je m'suis réveillé et tu étais partie…
     
    Peut-être bien qu'un jour tu liras ce poème,
    Il n'est jamais trop tard pour dire ses sentiments
    Je voulais tout simplement te dire : je t'aime
    Comme te l'aurait dit un jour le beau Prince Charmant.

     Rêveries - Jean Cl. Brinette

    J'ai rêvé de toi

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  •  

     

     

    LA VASQUE

    L’eau glisse et s’épand dans la vasque,
    Et c’est la chanson du printemps.

    Le rosier s’effeuille sur la vasque,
    Et c’est le carmin du printemps.

    Le soleil se joue sur la vasque,
    Et c’est le sourire du printemps.

    *

    * *

    La lune argente l’eau de la vasque,
    Et c’est son visage, pâle d’amour.

    Mais la nuit enténèbre la vasque,
    Et mon cœur ne sait plus si Elle m’aime

    LA VASQUE

     

    image 


    votre commentaire
  •  

     

    Un berger arabe

     

    Un berger arabe cherche sa chèvre sur le Mont Zion

    Sur la colline d'en face je suis à la recherche
    de mon petit garçon
    Un berger arabe et un père juif
    tous deux dans leur perte provisoire…

     

    Nos deux voix se rencontrèrent au-dessus
    de la Piscine du Sultan dans la vallée qui nous séparait
    Aucun de nous ne veut que son garçon ou la chèvre
    ne soit pris dans les rouages de la Had Gayah.

    Après nous les trouvâmes au milieu des buissons
    et nos voix rentrèrent en nous,

    Rires et pleurs.


    Chercher une chèvre ou un fils
    a toujours été le commencement
    d’une nouvelle religion dans ces montagnes

    Traduction Anne Loiseau d’après l’anglais

     

    Yehuda Amihaï

    (1980)

    Un berger arabe

     

    image 


    votre commentaire
  •  


    Pose ta tête sur mon épaule

    Pose ta tête sur mon épaule
    Car mon épaule
    Sait des choses
    Que ta tête n’ose imaginer
    Et que ta bouche ne peut dire
    Le destin le dit
    Que l’un de nous doit être le vent
    L’autre un arbre dans le vent

    Yehuda Amihaï

    (1978) 

     


    votre commentaire