-
Chaque nuit au couché,j'efface la page
Chaque aube j'écris un nouveau poème
Hier s'en est allé avec ses chimères
Aujourd'hui,je réinvente mon univers
Yves Untel Pastel
votre commentaire -
c
Chaque nuit, au coucher, j'efface la page
Chaque aube j'écris un nouveau poème
Hier s'en est allé avec ses chimères
Aujourd'hui, je réinvente mon univers !Yves Untel Pastel
f
votre commentaire -
"Un jour, entendant le son des marteaux qui travaillaient l’or dans l’atelier d’un ami bijoutier, Rûmî crut entendre une invocation du nom de Dieu, et, pris d’une grande émotion, il se mit à danser au beau milieu du bazar. Cette danse devint la danse rituelle de ses disciples "
Gel Gel Gel
Viens, viens, viens... qui que tu sois, viens !
Viens aussi que tu sois infidèle, idolâtre ou païen,
Notre couvent n'est pas un lieu de désespoir;
Même si cent fois tu es revenu sur ton serment, Viens!
Mevlânâ Celaleddin Rûmi
votre commentaire -
Soif d'un baiser
Comme une ville qui s'allume
Et que le vent vient embraser,
Tout mon coeur brûle et se consume,
J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.
Baiser de la bouche et des lèvres
Où notre amour vient se poser,
Pleins de délices et de fièvres,
Ah ! j'ai soif d'un baiser !
Baiser multiplié que l'homme
Ne pourra jamais épuiser,
O toi, que tout mon être nomme,
J'ai soif, oui d'un baiser.
Fruit doux où la lèvre s'amuse,
Beau fruit qui rit de s'écraser,
Qu'il se donne ou qu'il se refuse,
Je veux vivre pour ce baiser.
Baiser d'amour qui règne et sonne
Au coeur battant à se briser,
Qu'il se refuse ou qu'il donne
Je veux mourir de ce baiser.(Germain Nouveau 1851-1920)
votre commentaire -
À UNE JEUNE ARABE
Qui fumait le Narguilé dans un jardin d’Alep
Qui ? toi ? me demander l'encens de poésie ?
Toi, fille d'Orient, née aux vents du désert !
Fleur des jardins d'Alep, que Bulbul (2) eût choisie
Pour languir et chanter sur son calice ouvert !
Rapporte-t-on l'odeur au baume qui l'exhale ?Aux rameaux d'oranger rattache-t-on leurs fruits ?
Va-t-on prêter des feux à l'aube orientale,
Ou des étoiles d'or au ciel brillant des nuits ?
Non, plus de vers ici ! Mais si ton regard aimeCe que la poésie a de plus enchanté,
Dans l'eau de ce bassin (3) contemple-toi toi-même ;
Les vers n'ont point d'image égale à ta beauté !
Quand le soir, dans le kiosque à l'ogive grillée,Qui laisse entrer la lune et la brise des mers,
Tu t'assieds sur la natte, à Palmyre émaillée
Où du moka brûlant fument les flots amers ;
Quand, ta main approchant de tes lèvres mi-closesLe tuyau de jasmin vêtu d'or effilé,
Ta bouche, en aspirant le doux parfum des roses,
Fait murmurer l'eau tiède au fond du narguilé ;
Quand le nuage ailé qui flotte et te caresseD'odorantes vapeurs commence à t'enivrer ;
Que les songes lointains d'amour et de jeunesse
Nagent pour nous dans l'air que tu fais respirer ;
Quand de l'Arabe errant tu dépeins la cavaleSoumise au frein d'écume entre tes mains d'enfant,
Et que de ton regard l'éclair oblique égale
L'éclair brûlant et doux de son œil triomphant ;
Quand ton bras, arrondi comme l'anse de l'urne,Sur le coude appuyé soutient ton front charmant,
Et qu'un reflet soudain de la lampe nocturne
Fait briller ton poignard des feux du diamant ;
Il n'est rien dans les sons que la langue murmure,Rien dans le front rêveur des bardes comme moi,
Rien dans les doux soupirs d'une âme fraîche et pure,
Rien d'aussi poétique et d'aussi frais que toi !
J'ai passé l'âge heureux où la fleur de la vie,L'Amour, s'épanouit et parfume le cœur,
Et l'admiration, dans mon aine ravie,
N'a plus pour la beauté qu'un rayon sans chaleur.
De mon cœur attiédi la harpe est seule aimée ;Mais combien à seize ans j'aurais donné de vers
Pour un de ces flocons d'odorante fumée
Que ta lèvre distraite exhale dans les airs ;
Ou pour fixer du doigt la forme enchanteresse,Qu'une invisible main trace en contour obscur,
Quand le rayon des nuits, dont le jour te caresse ;
Jette en la dessinant ton ombre sur le mur !
ALPHONSE DE LAMARTINE.
Septembre 1832.
abazakari
votre commentaire -
Elsa au miroir
C’était au beau milieu de notre tragédie
Et pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d’or Je croyais voir
Ses patientes mains calmer un incendie
C’était au beau milieu de notre tragédieEt pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d’or et j’aurais dit
C’était au beau milieu de notre tragédie
Qu’elle jouait un air de harpe sans y croire
Pendant tout ce long jour assise à son miroirElle peignait ses cheveux d’or et j’aurais dit
Qu’elle martyrisait à plaisir sa mémoire
Pendant tout ce long jour assise à son miroir
À ranimer les fleurs sans fin de l’incendie
Sans dire ce qu’une autre à sa place aurait ditElle martyrisait à plaisir sa mémoire
C’était au beau milieu de notre tragédie
Le monde ressemblait à ce miroir maudit
Le peigne partageait les feux de cette moire
Et ces feux éclairaient des coins de ma mémoireC’était un beau milieu de notre tragédie
Comme dans la semaine est assis le jeudiEt pendant un long jour assise à sa mémoire
Elle voyait au loin mourir dans son miroirUn à un les acteurs de notre tragédie
Et qui sont les meilleurs de ce monde mauditEt vous savez leurs noms sans que je les aie dits
Et ce que signifient les flammes des longs soirsEt ses cheveux dorés quand elle vient s’asseoir
Et peigner sans rien dire un reflet d’incendieLouis Aragon, La Diane française, 1945
votre commentaire -
.....................................................................................................................
lE PAON
Le Paon se plaignait à Junon :
Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m'avez fait don
Déplaît à toute la Nature ;
Au lieu qu'un Rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu'éclatants,
Est lui seul l'honneur du Printemps.
Junon répondit en colère :
Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d'envier la voix du Rossignol,
Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La Boutique d'un Lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les Cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n'a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le Faucon est léger, l'Aigle plein de courage ;
Le Corbeau sert pour le présage,
La Corneille avertit des malheurs à venir ;
Tous sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre, ou bien, pour te punir,
Je t'ôterai ton plumage. Le Paon se plaignant à Junon
votre commentaire -
Il vole
En allant se coucher le soleil
Se reflète au vernis de ma table:
C’est le fromage rond de la fable
Au bec de mes ciseaux de vermeil.Mais où est le corbeau? Il vole.
Je voudrais coudre mais un aimant
Attire à lui toutes mes aiguilles.
Sur la place les joueurs de quilles
De belle en belle passent le temps.Mais où est mon amant? Il vole.
C’est un voleur que j’ai pour amant,
Le corbeau vole et mon amant vole,
Voleur de coeur manque à sa parole
Et voleur de fromage est absent.Mais où est le bonheur? Il vole.
Je pleure sous le saule pleureur
Je mêle mes larmes à ses feuilles
Je pleure car je veux qu’on me veuille
Et je ne plais pas à mon voleur.Mais où donc est l’amour? Il vole.
Trouvez la rime à ma déraison
Et par les routes du paysage
Ramenez-moi mon amant volage
Qui prend les coeurs et perd ma raison.Je veux que mon voleur me vole.
(Louise de Vilmorin)
votre commentaire -
IL ME FAIT ENTENDRE DES MOTS
Il me fait entendre ...Quand il me fait danser
Des mots, qui ne sont pas comme tous les mots
Il me prend d'au-dessous de mes bras
Il me plante dans un des nuages
Et la pluie noire dans mes yeux
Il me prend avec lui...il me prend
Pour une soirée de bal rose
Et moi comme une petite fille dans sa main
Comme une plume prise dans les airs
Il m'apporte sept lunes
Et un bouquet de chansons
Il m'offre un soleil... Il m'offre
Un été.... Et un escadron d'hirondelles
Il m'informe que je suis son chef d'œuvre
Et que je vaux des milliers d'étoiles
Et que je suis un trésor ...Et que je suis
Le plus beau tableau qu'il ait vu
Il raconte des choses qui m'étourdissent
Qui me font oublier le bal et les pas
Des mots qui bouleversent mon histoire
Qui me rendent une femme instantanément
Il me construit un palais de mirage
Que je n'habite que quelques instants
Et je reviens... je reviens à ma table
Rien avec moi... Sauf des mots.NIZAR QABBANI.
abazakari
votre commentaire -
-
A CHAQUE AUBE, UN POÈME NEUF !
Chaque nuit, au coucher, j'efface la page
Chaque aube j'écris un nouveau poème
Hier s'en est allé avec ses chimères
Aujourd'hui, je réinvente mon universAvec un crayon neuf, une mine affûtée
En mon âme, je scrute l’horizon renouvelé
Prêt et m’étonner de ces choses inconnues
Car, en moi est le mystère que pourtant j’ignoreL’enfant que j’étais n’est plus, j’ai vieilli
Ors, avec l’âge on perd le bel étonnement
Trop certain du savoir qu’offre l’expérience
Pourtant chaque jour le ciel s’habille de neufQue ne m’assaillent point ses souvenirs morts
Qu’en faire de mieux sinon sans regret m’en défaire
Au banquet des anges les mets viennent de l’instant
Ils se mijotent au moment même où on les goûteLes chemins qu’ont empruntés mes pas hier
Se sont refermés, d’autres voies s’offrent à moi
Je sais que les ronces me blesseront encore
Mais, n’est-ce pas là le prix des roses nouvelles ?Chaque nuit, au coucher, j'efface la page
Chaque aube j'écris un nouveau poème
Hier s'en est allé avec ses chimères
Aujourd'hui, je réinvente mon univers !Yves Untel Pastel
votre commentaire -
votre commentaire -
A l’intérieur de mon jardin
Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplier et s’amplifier.Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus prés.Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire.Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes.Chloe Douglas, 1995
votre commentaire -
Le violon
J’entends au loin le violon de mon enfance
Qui tourne, qui vibre.
Un souvenir ardent au rythme d’une danse,
Mélodie douce et libre.Les épaules en avant et les doigts déliés
Courent sur les cordes.
La main suit les notes et se laisse emporter,
Et ma joie déborde.Je sens vibrer en moi cette mélodie qui,
Chante pour mon âme.
Transporte-moi où les songes sont adoucis !Les cordes sensibles
Crient de désespoir et me mettent en émoi,
Toutes d’une seule voix.Marine Smeets-Ducatez
Poème librement inspiré de La Musique (Baudelaire)
abazakari
votre commentaire -
Les roses de Saadi
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
abazakari
abazakari
votre commentaire