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    ARRIVEE DU PRINTEMPS

     
     

    Des violettes à mes pied, et des lys dans les mains


    Et des roses à mes joues, et le printemps dans ma poitrine

    Et le ciel dans mon âme, et le soleil dans mes yeux,

    Et les sources sur la langue,

    Je suis descendu de la montagne à la ville.

    Et j’ai marché en bondissant,

    Et arrosant les trottoirs de rosée,

    De violettes et de roses, et de lys blancs comme neige ;

    Et les gens, me voyant, devant leurs yeux fatigués

    ont vu un autre monde, ont senti le parfum du printemps

    • Quelle fraîcheur ! ont-ils dit, quelle fraicheur !


    Et ont ouvert leur lucarne devant moi

    Et moi, ouvrant mon cœur,

    Je passais en chantant, arrosant les trottoirs de rosée,

    De violettes et de roses et de jasmins, avec ferveur,

    Comme si une nature vive était devenue adolescente,

    Descendue des montagnes à la ville,

    Passant comme un conte précieux, de pays en pays,

    Distribuant la rosée, des tulipes dans les mains,

    L’aurore à nos chants et le printemps aux montagnes.

                                Hovannes CHIRAZ (1914-1984)

                                Traduction Louise Kiffer
     

    abazakari

     


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    Offrez l' un à l' autre

     

    Offrez l' un à l' autre votre coeur mais sans en devenir le possesseur.
    Car seule la main de la vie peut contenir vos coeurs.
    Et dressez vous côte à côte mais pas trop près.
    Car les pilier qui soutiennent le temple se dressent séparés,
    Et le chêne ne s'élève point dans l' ombre du cyprès.
    Sur votre chemin commun, créez des espaces et laissez-y danser les vents du firmament.

    Poème de Khalil Gibran  (Liban)

     

     

    La poésie, mon cher ami, est l’incarnation sacré d’un sourire. La poésie est un soupir qui s’installe dans l’âme, dont le coeur est la nourriture et le vin l’affection. La poésie qui ne se présente pas sous cette forme est un faux Messie. 

     

    Khalil Gibran

     

     

    Le paradis n’est pas dans le repentir. Le paradis est dans un coeur pur.

    Khalil Gibran

     

     

     

     abazakari

     


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    Que tu me plais dans cette robe
    Qui te déshabille si bien,
    Faisant jaillir ta gorge en globe,
    Montrant tout nu ton bras païen !

    Frêle comme une aile d’abeille,
    Frais comme un coeur de rose-thé,
    Son tissu, caresse vermeille,
    Voltige autour de ta beauté.

    De l’épiderme sur la soie
    Glissent des frissons argentés,
    Et l’étoffe à la chair renvoie
    Ses éclairs roses reflétés.

    D’où te vient cette robe étrange
    Qui semble faite de ta chair,
    Trame vivante qui mélange
    Avec ta peau son rose clair ?

    Est-ce à la rougeur de l’aurore,
    A la coquille de Vénus,
    Au bouton de sein près d’éclore,
    Que sont pris ces tons inconnus ?

    Ou bien l’étoffe est-elle teinte
    Dans les roses de ta pudeur ?
    Non ; vingt fois modelée et peinte,
    Ta forme connaît sa splendeur.

    Jetant le voile qui te pèse,
    Réalité que l’art rêva,
    Comme la princesse Borghèse
    Tu poserais pour Canova.

    Et ces plis roses sont les lèvres
    De mes désirs inapaisés,
    Mettant au corps dont tu les sèvres
    Une tunique de baisers.

    Théophile Gautier, La comédie de la mort

      

     


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    Les Paroles de l’amour

    Toute ma vie et c’est bien peu si l’on regarde
    Avec des yeux d’avant la Terre la lucarne
    Où s’égosille un ciel de crin qui n’en peut plus
    D’être beau de travers et de porter ombrage
    Au plus dévoué au plus sincère des visages
    Toute ma vie pour te comprendre et pour t’aimer
    Comme on se couche à la renverse dans les blés
    En essayant de retrouver dans le silence
    L’alphabet maladroit d’un vieux livre d’enfance
    Je m’entoure de toi comme un enfant frileux
    Je pars je suis en route depuis des siècles je
    T’arrive un matin beau comme un matin de chasse
    Tu ne sais pas que je suis là et je me place
    Tout contre toi comme une porte mal fermée
    Qui boit son lait et qui respire doucement
    Je te regarde et tu souris sans mouvement
    D’un sourire venu de plus loin que toi-même
    Qui fait que tu es belle et qui fait que je t’aime.

    (René Guy Cadou)Les Paroles de l’amour

     

     


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    Sur le soupir de l'amie


    Sur le soupir de l'amie
    toute la nuit se soulève,
    une caresse brève
    parcourt le ciel ébloui.

    C'est comme si dans l'univers
    une force élémentaire
    redevenait la mère
    de tout amour qui se perd.

    Rainer Maria Rilke

     

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    TOI TU ES MA "HOURI"

     Toi, tu es ma Houri qui embrouilles, 

    Car tu m’a embrouillé en me trompant, ô gracieuse

    En Orient en Occident au Nord et au Sud

    Il n’y a pas élancée comme toi, ô gracieuse

    Beaucoup d’hommes à ta vue deviennent fous

    Viens, ma fleur, sois bonne, je veux danser face à toi,

    Avec le mantour, le kamantcha, le tambour, ô gracieuse,

    Sayat-Nova a dit : je désire passionnément,

    Mourir pour toi (qu’on m’assassine)

    Je souhaite , bien-aimée, que tu viennes sur ma tombe

    Verser une poignée de terre, ô gracieuse !

    (*(houri est un mot persan qui désigne les vierges promises aux bons Musulmans)
     

    TOI TU ES MA "HOURI"

    "Armène au tambourin" 
    Emile Bernard
    SAYAT NOVA (1712-1795)
    Poésie arménienne
    traduction de
    Louise Kieffer
     
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    Le chant de l'oiseau

     

     

    Dans les bois je rêve de liberté

    Je chante pour la charité

    Pour l’amour et la vérité

    Je fredonne dans mon cœur

    Dans les airs et les cités douces

    L’espoir d’un peuple réveillé.

     

    La forêt est mon temple

    Je chante pour le soleil qui se lève

    Pour les nuits de fer et d’amitié

    Pour les amours blessés

    Pour les cœurs brisés

    Je chante l’été de mon peuple

     

    Je suis la voix du silence

    Le soleil immense

    Des nuits de fer

    Et le tabernacle de la vie

    Et le rescapé de ma race

    Chassée par la main infâme

    Et l’ombre des vivants

    Je suis le jardin du vent

     

    Je veux en paix vivre

    Chanter le soleil de la vie

    Chanter la voix des génies

    Vivre sans haine et peur

    Dans le jardin du silence

    Comme un amant de cœur

    Dans un univers fraternel

    Sourire et sourire à la vie

     

    Pierre Eric M.B.

      

     

     

     


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    BONHEUR 

     Voilà que passe devant toi une jolie jeune fille,les cheveux au vent, les yeux brillants.Un frisson agréable parcourt ton corps

    Elle passe très vite à côté de toi;un clin d'oeil magique et sa trace est déjà perdue dans l'épais brouillard.
    Elle passe à côté de toi.Unique souvenir, nostalgie ou douleur,elle te laisse un fol espoir,de la rencontrer encore un jour !
                                                                      

      Hourig MAYSSIAN (1983…)
    Traduction Louise Kiffer

    illustration  William Oxer, 

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  • A L' OMBRE DES ACACIAS

     
    Le petit vent du soir fait tomber doucement
    Les pétales des fleurs imprégnés de parfum.
    Sur les âmes descend un rêve de senteurs,
    Comme il est agréable ce crépuscule nacré !

    Les acacias, ivres de lumière et de chaleur,
    Répandent en ondulant un air pur et limpide,
    Tandis que tombent en neige les fleurs parfumées
    Que tente d’embrasser le vent si empressé.

    Et leur lumière, fée séduisante et muette,
    Divine beauté aux cheveux argentés,
    Descend dans l’enceinte de la fontaine lactée.

    L’eau tombe goutte à goutte de fleur en fleur,
    Limpide comme une larme lumineuse d’enfant ;
    Sa mélodie sanglote, délicieusement.
    Le vent du soir verse les pétales des fleurs.


    Missak MEDZARENTS (1868-1908)
    Traduction Louise Kiffer



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    Ô lumineux matin

    Ô lumineux matin, jeunesse des journées,
    Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon,
    Qui piques chaudement la nature, étonnée
    De te revoir après un temps de nuit si long ;

    Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées,
    Rire du vent agile, œil du jour curieux,
    Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées,
    Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ;

    Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge
    Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons,
    Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge,
    Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ;

    Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante,
    Le frissonnant soleil que la mer a baigné
    Éveille brusquement dans les branches mouvantes
    Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,

    Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
    Gai divertissement des guêpes sur le thym,
    - Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
    L'orage, la fatigue et la peur, cher matin...

    Anna de NOAILLES   (1876-1933)

     

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    Chanson de la vague - 

     

    Le rivage puissant est mon bien-aimé,
    et je suis son amante.
    Nous sommes enfin réunis par l'amour, et
    ensuite la lune me sépare de lui.
    Je vais à lui en hâte et repars
    à contrecoeur avec plein
    de petits adieux.

    Je pars rapidement de derrière
    l'horizon bleu pour répandre l'argent de
    mon écume sur l'or de son sable, et
    nous nous mêlons dans l'éclat en fusion.

    J'apaise sa soif et submerge son
    coeur ; il adoucit ma voix et soumet
    mon tempérament.
    A l'aube, je récite les règles de l'amour dans
    ses oreilles, et il m'embrasse avec ardeur.

                                          Poème de Khalil Gibran 

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    J’écoute Istanbul, les yeux fermés…

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés
    D’abord souffle un vent léger ;
    Il ballotte peu à peu
    Les feuilles dans les arbres ;
    Au bout du monde, bigrement au bout du monde
    Les clochettes des porteurs d’eau ne s’arrêtent jamais ;
    J’écoute Istanbul les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul les yeux fermés ;
    Les oiseaux passent
    Des hauteurs, de nuées en nuées, de cris en cris ;
    Les filets sont retirés dans les bordigues
    Les pieds d’une femme touchent l’eau
    J’écoute Istanbul, les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés ;
    Le bazar est empli de fraîcheur
    Mahmut Pacha est animé
    Les cours sont remplies de pigeons
    La voix du marteau vient des docks ;
    Les odeurs de sueur au vent du beau primptemps
    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés ;
    L’ivresse d’anciens mondes en tête,
    Une maison de rivage avec de sombres hangars à bateaux
    Les vents du sud ouest sont tombés dans un bruissement intérieur
    J’écoute Istanbul les yeux fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés;
    Une jeune fille aguicheuse d’une beauté provocante passe sur le pavé.
    Les blasphèmes, les chants, les chansons, les jets de mots.
    Une chose tombe de ses mains à terre ;
    Cela doit etre une rose;
    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés.

    J’écoute Istanbul, mes yeux sont fermés;
    Un oiseau s’évertue à tes pieds.
    J’ignore si ton frond est chaud
    J’ignore si tes lèvres sont humides
    Une lune blanche nait au milieu des pignons ;
    Je comprends les battements de ton cœur ;
    J’écoute Istanbul.

    ORHAN VELI

     

      

    J’écoute Istanbul

    J’écoute Istanbul

    J’écoute Istanbul


     

      

      

    Photo de Lizakari Lizakari. 

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    Le Kissar

    Le kissar, kissir ou gytarah barbaryeh, est une ancienne lyre des peuples de Nubie qui est encore utilisée de nos jours en Égypte et en Éthiopie.
    Il se compose d'un corps qui était traditionnellement fait d'une carapace de tortue mais qui est aujourd'hui en bois. Sa caisse de résonance est recouverte d'une peau de mouton dans laquelle sont percés trois petites trous. Cinq cordes en boyau sont nouées à l'extrémité d'un manche similaire à celui utilisé sur une guitare moderne.
    e la main droite, le joueur pince les cordes à l'aide d'un médiator pour la mélodie, alors que de la main gauche il pince légèrement certaines cordes pour produire un son continu d'accompagnement.Peinture Frederick Goodall R. A (1822-1904)

     

     


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    À Aurore 

    Vintage à poster

    La nature est tout ce qu’on voit,
    Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
    Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
    Tout ce que l’on sent en soi-même.

    Elle est belle pour qui la voit,
    Elle est bonne à celui qui l’aime,
    Elle est juste quand on y croit
    Et qu’on la respecte en soi-même.

    Regarde le ciel, il te voit,
    Embrasse la terre, elle t’aime.
    La vérité c’est ce qu’on croit
    En la nature c’est toi-même.

    George Sand

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    Exquise tu es comme l’enfance, comme les rêves,
    Comme la musique, comme le matin nouveau,
    Comme le ciel rieur, comme la nuit de pleine lune,
    Comme les fleurs, comme le sourire d’un enfant.

    (Abou el Kacem Chebbi)

     Charles Courtney Curran

     

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