-
votre commentaire -
Moi et le rivage nous sommes amants :
Le vent nous unit et nous sépare.
Je viens de l'au-delà du crépuscule
Pour unir l'argent de mon écume à l'or de ses sables ;
Et je rafraîchis son coeur brûlant de mon humidité.
Quand l'aube point, je lis la loi de la passion à mon bien-aimé,
Et il m'attire sur son coeur.
Au soir je chante la prière du désir,
Et il m'étreint.
"Chant des vagues" Khalil Gibran
votre commentaire -
La vieille femme
Sais-tu pourquoi la vieille femme chante?
Elle a soixante ans et six petits-enfants à nourrir
Ses fils et leurs femmes sont dans le Sud à la mine d’or
Chaque jour elle trait la chèvre et vend le lait
Pour acheter du savon et laver les enfants
Elle leur donne à manger et attache la chèvre
Le soir auprès du feu elle leur conte les histoires d’autrefois
Je sais pourquoi la vieille femme chanteSais-tu quand la vieille femme s’endort?
Elle se repose dans l’ombre, la nuit elle pense
Au lendemain: donner à manger aux enfants et faire paître la chèvre
Sarcler le jardin et arroser les plants de fève
Réparer le chaume du toit et préparer la grange
Piler le mil et le maïs, vanner, allumer le feu…
Je ne sais pas quand la vieille femme s’endortSais-tu pourquoi la vieille femme boite?
Elle va chercher l’eau le matin
au puits qui est si loin
Chercher le bois avec sa hache
à la forêt qui est si loin
Elle va au champ chercher des feuilles de courge
laissant la chèvre à l’attache près du puits
Elle rentre vite à la maison préparer le repas des enfants
Je sais pourquoi la vieille femme boite.(Lupenga Mphande)
Peinture Poupion Edouard
votre commentaire -
-
-
-
-
L'amour
C’est parfois un serpent magicien,
Lové près de ton cœur.
C’est parfois un pigeon qui roucoule,
Sur la fenêtre blanche.
C’est parfois sous le givre qui brille
La vision d’une fleur.
Mais mène, en secret, à coup sur,
Loin de la joie tranquille.
Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur des lèvres que jamais on n’avait vues.
Anna Akhmatova
votre commentaire -
-
-
-
MÉTISSE
MÉTISSE
Il y a dans mon sang une lutte ancestrale
Qui transparaît dans les sourcils arqués de mes enfants
Dans la commissure secrète de leur rire
La longueur de leurs os
Le retour pesant de leurs rêves
Il y a dans mon être une dispute
Le malaise d’un vieil affront
L’attente d’autres générations
Qui se prolonge en moi et dans mes frères
Un désir de vengeance de qui refuse le pardon
Le déchirement qui combat pour échapper
Entre le rire et la danse
Un désir de ressusciter les morts
En détressant leurs voix et les autres langages
Et de me reconnaître dans leurs peaux
Et dans la découverte inattendue de la mémoire. -
Myriam MontoyaMÉTIMÉTISSMÉTIS
votre commentaire -
Imzad
L'imzad, amzad, inzad, ou anzad est une vielle monocorde traditionnelle de la musique des Touaregs, nomades du Sahara. Il est fabriqué et pratiqué exclusivement par les femmes. L'Imzad est mentionné dans le dictionnaire Touareg-français due Charles de Foucauld comme étant « l’instrument de musique favori, noble, élégant par excellence ; c’est lui qui a toutes les préférences, qu’on chante dans les vers, après lequel on soupire quand on est loin du pays, dont il est comme le symbole et dont il rappelle toutes les douceurs ; l’imzad est le compagnon habituel des Ahal élégants ; on en joue aux hôtes qu’on veut honorer ; bien jouer de l’imzad est une qualité rare et recherchée chez une femme, la perfection de la distinction et de l’élégance… »
votre commentaire -
Au maître d'un jardin
De ce chaume heureux possesseur,
De bon cœur, hélas ! que j'envie
Tes travaux, ta philosophie,
Ta solitude et ton bonheur !
Pour prix des soins que tu leur donnes,
Tes arbustes reconnaissants
Et des printemps et des automnes
Te prodiguent les doux présents.
Ô trop heureux qui peut connaître
La jouissance de cueillir
Le fruit que ses soins font mûrir,
La fleur que ses soins ont fait naître !
Toujours la terre envers nos bras
S'est acquittée avec usure.
Qui veut s'éloigner des ingrats
Se rapproche de la nature.
Ne craindre et ne désirer rien,
Etre aimé de l'objet qu'on aime,
C'est bien là le bonheur suprême ;
C'est le sort des dieux, c'est le tien.
Écrit en 1792Antoine-Vincent Arnault (1766-1834
1 commentaire